“C’est au-delà de ta voix, de tes paroles, c’est la femme tout entière que tu es, qui les a touchées. ” - Lyne Bourgelas, directrice adjointe de la maison Le FAR, Trois-Rivières
-- Mission --
J'offre aux personnes et aux communautés des opportunités d’intériorité et de communication par l’art introspectif (atelier d'écriture et spectacle dialogue) qui contribuent à :
o Interpeller la créativité et favoriser la résolution de problème
o Assainir la relation à soi et aux autres
o Favoriser l’autodétermination et libérer des dépendances
o Améliorer la santé holistique
o Exprimer et apaiser des souffrances
o Créer des liens et faire du maillage social, favoriser l’inclusion sociale
o Favoriser l’introspection, les prises de conscience et initier des changements individuels et collectifs
« Dans le cadre de mon mandat, j’ai travaillé en collaboration avec Liliane pour deux ateliers d’écriture et le spectacle dialogue. Avec son expérience de vie ainsi que parcours professionnel, elle met rapidement à l’aise les participant.es. Elle pose les bonnes questions et crée l’espace nécessaire pour accueillir les émotions et partages. Elle est à l’écoute des besoins et s’adapte aux demandes. Avec ses mots, sa voix et sa musique, elle a trouvé une façon originale d’accompagner les gens à déployer leurs ailes. » Stéphanie St-Amand, Calacs Entrain’Action
-- EN SAVOIR PLUS SUR LE SPECTACLE DIALOGUE --
Inspiré par la rencontre marquante avec des femmes victimes de violence, ce spectacle dialogue vise à créer un espace de discussion où cohabitent fragilité et courage. Avec mes chansons, nées d’un désir de m’appartenir plus profondément, j’ouvre un dialogue avec l'Autre. Aussi intervenante sociale de métier, j'invite les personnes à parler de ce qui résonne ou simplement se déposer dans le creux des chansons. Par cet échange, en mot ou en présence, le verbe vivre se transforme en un lieu où il est possible de respirer, ensemble.
« J’ai l’impression qu’elle vient de me laver l’esprit avec sa voix. Je suis plus apaisé maintenant. » une résidente de la maison d’hébergement pour femmes victimes de violence Le FAR
-- But --
S’offrir à la fois l’intériorité et l’espace pour exister parmi le groupe avec ce qui est présent en soi
Ce spectacle de chansons est un prétexte d’intériorité, d’expression, de réflexion et d’échange sur des enjeux personnels et communs
Thèmes : autodétermination, fragilité, connexion à soi et à l’autre dans un rapport authentique
“Quand mes chansons rencontrent les femmes, l’affinité éclaire nos traversées vers une plus grande souveraineté. Nous nous reconnaissons, debout l’une devant l’autre avec tout ce que l’on porte de fragilité et de force. ”
-- EN SAVOIR PLUS SUR LES ATELIERS D'ÉCRITURE INTROSPECTIVE --
« Il existe une sécurité dans laquelle on peut se déposer en étant présente à soi-même, l’écriture trace le chemin pour s’y rendre. ». Lors de ces ateliers de groupe, je guide les personnes avec des exercices à la fois techniques et ludiques, inspiré de ma démarche, des outils ramassés tout au long de son parcours marginal (voir BIO), afin qu’elles puissent emprunter des chemins nouveaux, voire surprenants, pour aller à la rencontre d’elles-mêmes et des autres. En suivant leur rythme, et avec l’écriture comme éclaireuse, elles peuvent traverser des résistances et ouvrir un passage vers un espace plus grand pour exister.
-- But --
Ces ateliers permettent d’approfondir l’intériorité et l’expression de soi : un outil de connexion et d’émancipation individuelle et collective.
« Ce que l’on a vécu ensemble m’a permis d’avoir la force pour parler à ma fille de l’agression que j’ai subie, comme si j’avais maintenant moins honte. » Une participante à la série d’ateliers organisée par le Calacs Entraid’Action
-- Démarche personnelle qui inspire le projet --
Ecrire a toujours été pour moi un prétexte de ressourcement. J’entre dans l’écriture par la porte du besoin de me connecter avec moi-même et, rapidement, je me retrouve dans un lieu de libération personnelle, de réappropriation de mon pouvoir sur ma vie. J’y confronte mes résistances à vivre libre, mes peurs d’habiter qui je suis, mes lieux de soumission où je n’arrive pas à rester droite, devant l’Autre. Je les observe dans leurs angles morts, les macère au fil des mots, les transmue parfois jusqu’à m’ériger en mon axe. J’en reviens plus ancrée, plus consciente, comme chargée d’une lucidité plus vaste, d’avoir vu, d’avoir nommé, d’avoir porté à la lumière de l’aube, les nuits qu’il faut transmuer pour devenir un peu plus libre qu’hier, un peu plus entière. La création devient alors un acte de souveraineté intérieure.
« Je repars avec des outils qui me permettent de poursuivre ma route en phase avec moi-même. » Une participante à la journée d’écriture organisée par le Centre de Santé des Femmes de la Mauricie
-- Genèse du projet --
Le germe de ce caractère social de mon projet artistique avait été planté dans mes terres malgré moi lors de l’événement de lancement de la Marche mondiale des femmes en Mauricie, le 8 mars 2020. J’avais été invitée par la TCMFM pour porter artistiquement le flambeau de la revendication sur les violences vécues par les femmes. La demande m’avait d’abord ébranlée, je l’avais trouvé lourde à soutenir, à élever. Il s’est alors passé l’imprévisible: en fouillant mon répertoire, j’ai reconnu dans mes oeuvres une affinité sincère avec la « cause » : parce que je m’intéresse à la libération des êtres humain.e.s, au rapport égalitaire, parce que je m’intéresse à ce que ça prend pour guérir du pire, autant individuellement que collectivement, je ne pouvais plus me défiler. Je portais ce flambeau même avant qu’on me le donne.
Quelques mois plus tard, je suis allée chanter en pleine pandémie pour les femmes qui étaient hébergées à l’Auberge Madeleine à Montréal. Là-bas et à travers le dialogue spontané qui s’est organiquement installé entre les chansons, j’ai réalisé à quel point TOUT ce que j’écris résonne avec ces femmes qui cherchent le chemin de réappropriation de leur pouvoir personnel après l’avoir laissé dans les mains de l’Autre trop longtemps... J’ai senti que les femmes avaient besoin de lumière sur le chemin, et aussi d’espace pour respirer, s’exprimer, et que mes chansons avaient joué ce rôle.
J’ai donc eu envie d’aller au bout de ce potentiel évident et construire l’expérience de façon plus officielle.
Automne 2022, je terminais la création d’un premier spectacle solo. Grâce à un partenariat de confiance avec la maison Le Far, j’ai rencontré les femmes hébergées pour leur présenter le spectacle et ouvrir la discussion, et nous avons vécu l’évidence: en prémisse, deux ateliers d’écriture que je guidais comme je guide ma propre démarche de création ont permis de s’apprivoiser, dans le respect des fragilités et du rythme de chacune, de baisser les gardes pour arriver à soi avec une plus grande authenticité. Le spectacle dialogue, qui terminait la série de rencontres, s’est vu devenir un espace de douceur sécuritaire pour qu’émergent sans danger de grandes vulnérabilités et, ainsi, se libère le poids de peines profondes. Ce combo m’est apparu parfaitement orchestré pour considérer cette proposition profondément riche pour oser l’offrir à d’autres organismes, d’autres maisons d’hébergement, et TOUTES LES PERSONNES qui tentent de se libérer de la transmission des souffrances pour arriver à guérir, collectivement.
« Des femmes étant à notre maison depuis plusieurs semaines, n’ayant pas démontré de fragilité visible dans le quotidien se sont permis de pleurer tour à tour avec confiance. Ces larmes dont je m’inquiétais tout de même sur l’impact laissé a littéralement été bénéfiques, voire même libératrices. L’une de nos résidentes qui stagnait dans ses démarches s’est vue disponible à nouveau pour trouver l’emploi qu’elle espérait depuis plusieurs années et un logement près de son nouvel emploi avec tous les éléments dont elle souhaitait secrètement, et ce dans cette aire de crise d’accessibilité au logement. Les femmes ont tellement adoré Liliane, que quatre d’entre elles m’ont accompagné au spectacle final. » Lyne Bourgelas, directrice adjointe de la maison le FAR, Trois-Rivières
-- BIO --
Liliane Pellerin est artiste autodidacte. Elle fait paraître quatre albums teintés de la création collective : Grignoter l’exil (réalisation Jeannot Bournival, 2015), Dans l’ventre du pays pèlerin (réalisation Jeannot Bournival, 2018) et Pays pèlerin (Fränze Remixe) (2022). En février 2024, elle lance Avant que les oiseaux se taisent (arrangements et réalisations Jeannot Bournival), un album électro-folk écrit comme un acte de survivance.
L’autrice-compositrice-interprète, aussi intervenante sociale avec une expertise en inclusion sociale par les arts, articule sa démarche artistique autour d’une réflexion sur l’humain.e. Après l’Ecole nationale de la chanson, elle fait grandir sa pratique dans les chemins escarpés de la nécessité. C’est là qu’elle s’initie aux travaux de Pol Pelletier, pédagogue féministe auprès de laquelle elle entame une démarche de recherche sur la présence authentique dans l’acte de créer et l’acte de performer. Elle s’exerce à sa méthode de façon immersive sur une période de six ans, notamment en conscientisant la danse de l’inconscient qui régit la création, mais aussi par laquelle il est possible d’entamer la guérison.
En parallèle, elle éprouve son hybridité entre l’art et le social et développe son approche en intervention par les arts, en mettant en place des ateliers d’écriture et de création thérapeutique avec des personnes en situation de rue. Elle rencontre la souffrance collective et l’invisibilité existentielle. Pendant ces dix années, elle apprend l’état des lieux communs. Et, à la jonction de l’intime et du collectif, elle constate que l’écriture lui sert d’équilibre, voire de guide, et qu’en l’aiguisant, elle acquière un outil de transformation sociale fascinant. Elle participe à la fondation de la Coop Les Affranchis et dirige la création des recueils inclusifs Le peuple arpenteur (2018) et Sonder la terre (2021). Depuis 2022, elle s’implique auprès d’organismes pour femmes de la Mauricie en proposant des ateliers d’écriture introspective et un spectacle dialogue. En mars 2024, elle reçoit le prix Médiation Culturelle des prix Art Excellence de Culture Mauricie pour ce projet d’art relationnel.